par © Reed Contents, Ysabelle Silly.
Méconnu du grand public, le syndrome d'apnées du sommeil est une maladie souvent sous-diagnostiquée et pourtant assez fréquente. Il faut savoir reconnaître cette pathologie car elle peut être dangereuse tant pour la santé de la personne affectée que pour sa vie sociale et professionnelle. Le point avec Quintonic.
Les manifestations des apnées du sommeil
Le syndrome d’apnées du sommeil est une pathologie relativement fréquente : 2 à 4 % de la population en seraient atteints (source : Haute Autorité de Santé, 12 juin 2007). La maladie se traduit par des pauses respiratoires pendant la nuit d’au moins 10 secondes et se répétant au moins 5 fois par heure de sommeil.
Concrètement, l’air ne peut plus entrer dans les poumons car le voile du palais, la luette, la langue et les amygdales bloquent son passage. La personne ne peut plus respirer et se réveille.
Le surpoids, souvent en cause dans les apnées du sommeil
La personne atteinte d’apnées du sommeil est dans la majorité des cas en surpoids, car la graisse s’installe aussi dans la gorge et la langue et ces dernières peuvent ainsi empêcher l’air de passer en position allongée.
Toutefois, les causes de ce syndrome sont variées : diabète, hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, anomalie morphologique de la cloison nasale, de la mâchoire, des amygdales…
Exceptionnellement, les apnées peuvent être centrales et sont alors liées à une anomalie de la commande respiratoire au niveau du cerveau. Ce dernier ne transmet pas de signal aux muscles respiratoires pour initier la respiration.
À noter
L’apnée peut rester non-diagnostiquée pendant des années car la personne est rarement consciente de ce trouble. C’est souvent le partenaire qui le détecte car il est le principal témoin des puissants ronflements et des arrêts respiratoires de son voisin de lit.
Des apnées du sommeil et une nuit de mauvaise qualité
Le syndrome d’apnées du sommeil se traduit la nuit par un sommeil agité, des ronflements importants, des réveils fréquents et une transpiration excessive.
En dehors de la nuit, la fatigue est présente toute la journée ou le matin, au réveil. Souvent, le malade somnole la journée et peut s’endormir à n’importe quel moment, parfois dans des situations dangereuses, comme au volant de sa voiture.
Outre ces symptômes, les apnées du sommeil peuvent engendrer des maux de tête au réveil, une irritabilité, une dépression, une baisse de la libido et/ou des troubles de la mémoire et de la concentration.
Apnées du sommeil : à chaque cause son traitement
Pour diagnostiquer le syndrome d’apnées du sommeil, un examen approfondi du sommeil est effectué à la demande du médecin généraliste (ou spécialiste) dans des Centres du Sommeil, le plus souvent.
Les traitements des apnées du sommeil dépendent de leur cause. Par exemple, les symptômes peuvent être améliorés par une perte de poids, l’arrêt de l’alcool, du tabac ou du café et/ou une meilleure hygiène de vie. Un changement de position pour dormir peut également suffire à arrêter les apnées si elles n’apparaissent que dans certaines positions (sur le dos, par exemple).
Si ces mesures ne donnent pas d’amélioration, d’autres traitements sont proposés. En premier lieu, la ventilation spontanée en pression positive continue. La personne atteinte porte un masque qui libère une pression assez forte dans la gorge et le nez pour empêcher que les voies aériennes ne se bloquent pendant la nuit. Elle empêche le ronflement et l’apnée. Ce système est efficace mais il peut provoquer des sécheresses du nez et des marques rouges autour de ce dernier. Il est pris en charge par la Sécurité Sociale dès lors que l’on remplit certaines conditions (au moins 30 apnées par heure de sommeil).
Dispositifs dentaires, radiofréquences, chirurgie…
Si ce dernier traitement est trop difficile à suivre, le médecin peut proposer des dispositifs dentaires qui permettent d’élargir les voies aériennes durant la nuit. Ces orthèses moulées à la taille de la bouche permettent de garder la mâchoire du bas ouverte et la langue en avant. Elles peuvent être remboursées par la Sécurité Sociale en cas d’apnée modérée avec somnolence diurne, ou en cas d’intolérance à la ventilation spontanée.
Autre traitement plus récent mais qui ne s’adresse pas à tous les malades : les radiofréquences. Par la délivrance d’un courant sur le muscle du voile du palais, cette technique permet sa rétractation et sa rigidification. L’échauffement obtenu grâce au courant permet ainsi de faire plus d’espace dans la gorge pour laisser passer l’air. Ce traitement est destiné aux malades ayant des ronflements modérés et un voile de palais assez fin et flasque.
Lorsque les apnées sont dues à des anomalies anatomiques, il est possible d’en corriger certaines par la chirurgie (ablation des amygdales, par exemple), mais les opérations ne sont pas prises en charge par la Sécurité Sociale.
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